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La prostitution est-elle vraiment le plus vieux métier du monde?

L’animateur américain Rush Limbaugh a récemment qualifié Sandra Fluke (étudiante en droit à l’université de Georgetown) de «prostituée» et de «traînée» lors d’une émission. Ces propos ont déclenché un tollé à gauche et le retrait d’un grand nombre de ses sponsors. On dit souvent que la prostitution est le «plus vieux métier du monde». Est-ce bien vrai?
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di Forrest Wickman da SLATE.fr
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En réalité, tout dépend de la définition que l’on donne à ce terme. Les êtres humains échangent de l’argent et des biens contre des faveurs sexuelles depuis plusieurs milliers d’années, et il semble bien, en effet, que toute société capable de générer de la richesse matérielle ne tarde guère à générer aussi de la prostitution. Dans la Bible, beaucoup d’Israélites disposent d’un grand nombre de concubines – qui peuvent être considérées comme des prostituées ou comme des épouses de statut inférieur. Selon 1 Rois 11:3, le roi Salomon avait «sept cents femmes (…) et trois cents concubines».

Dans les maisons closes de la Rome antique, il était apparemment possible d’échanger un type de jeton contre une faveur sexuelle spécifique. En revanche, l’image populaire des prostituées (en tant que communauté marginale, arpentant les rues) ne date peut-être que de l’ère victorienne – époque à laquelle les responsables de la santé publique leur ont imputé la propagation des maladies vénériennes. Au XXIe siècle, la prostitution existe dans toutes les cultures et dans tous les systèmes politiques (et même dans les sociétés socialistes).

L’expression date de 1888
C’est Rudyard Kipling qui, le premier, a employé l’expression de «plus vieux métier du monde». Sur le mur de la ville (sa nouvelle de 1888, qui traite de l’histoire d’une prostituée) s’ouvre sur ces mots: «Lalun pratique le plus ancien métier du monde». Au début du XXe siècle, alors que les progressistes se demandaient comment appréhender la question de la prostitution aux Etats-Unis, les professionnels de la santé ont pris l’habitude d’employer cette citation (et à la déformer); et la citation finit par devenir une expression à part entière. Certains voulaient enrayer la propagation du vice et des maladies sexuellement transmissibles. Leurs opposants rétorquaient qu’il était inutile de combattre la prostitution, car c’était le plus vieux métier du monde, et qu’il était «impossible de changer la nature humaine».

Il est vrai que ceux qui avançaient cet argument n’apportaient jamais d’éléments historiques corroborant leurs dires: les progressistes chrétiens pensaient peut-être aux filles de joie et aux concubines présentes dans les évènements les plus anciens évoqués par la Bible; pour les autres, ce n’était qu’une figure de style. En 1932, le titre de plusieurs ouvages usaient déjà de l’expression: on peut citer la réflexion sociale et médicale The Oldest Profession in the World: Prostitution de Josephus Robinson (1929), ou le livre d’histoire de Joseph McCabe, The Story of the World’s Oldest Profession (1932).

Chez les animaux aussi
Les actes et les pratiques relevant –ou non– de la prostitution sont encore sujets à débat, mais des éléments prouvent que certains types d’animaux s’adonnent eux aussi à une forme de prostitution. On a ainsi constaté que les chimpanzés femelles de la Côte d’Ivoire pouvaient échanger des faveurs sexuelles contre de la nourriture. Dans le cadre d’une expérience, on a appris à des singes capucins à utiliser de petits disques argentés en guise de monnaie (ils pouvaient s’en servir pour obtenir du raisin); très vite, ils se sont mis à échanger ces disques contre des faveurs sexuelles.

Le docteur Fiona Hunter, chercheuse à l’université de Cambridge, a observé le même phénomène chez les manchots femelles en Antarctique: du sexe contre des pierres et des cailloux. Précisons que les manchots de la Terre Adélie ont en effet besoin de pierres pour construire leurs nids. Certaines des femelles observées – qui disposaient pourtant déjà d’un partenaire – s’éloignaient parfois pour avoir un rapport sexuel avec un mâle célibataire, avant de lui prendre l’un de ses cailloux.

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Ces femelles n’étaient certes peut-être pas uniquement motivées par la récolte des pierres, mais Hunter souligne que ces dernières «sont une monnaie d’échange précieuses chez le manchot», et qu’à ce titre, ils les protègent jalousement. Certains manchots ont répété ce type d’échange à de nombreuses reprises. Toutefois, selon Hunter, «le phénomène ne touche probablement qu’un très faible pourcentage de leur population».

(Traduit par Jean-Clément Nau)
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